L’embargo financier de la Syrie
Depuis les temps immémoriaux, à l’état naturel ou civilisationnel, de manière intestine ou extra-étatique, les peuples se sont livrés à une guerre de tous contre tous. Le conflit qui sévit en Syrie depuis 2011 corrobore ce funeste, mais indéniable constat. Les dégâts humains et budgétaires d’une intervention armée, tant pour les belligérants que les civils, ont dès l’antiquité, incité certains dirigeants à user de moyens de contrainte économique pour faire plier leurs ennemis, à l’instar des saisies pratiquées par le tyran Aristodémos Malakos sur les navires étrusques mouillant à Cumes, au VIe siècle avant notre ère. Par-delà cette anecdote historique, c’est surtout à partir des temps modernes, et plus significativement à l’époque contemporaine, que des États et organisations internationales ou supranationales (eurent recours à des sanctions institutionnelles de nature commerciale et économique comme l’embargo pour influer sur la situation politique, militaire, ou humanitaire d’États tiers. De telles sanctions financières internationales frappaient à l’origine directement les États.
Elles consistaient ainsi typiquement en des mesures de nature diplomatique et commerciale impactant un État dans son ensemble, telles que l’embargo sur les armes et munitions, l’interdiction d’importer ou d’exporter toute une série de biens et marchandises ou encore la proscription de fournir certains services, et ce, avec différentes gradations, jusqu’à un embargo total de l’État concerné.